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Remy Tortosa, déclaration de sa flamme à la photo


Remy Tortosa



J'ai commencé la photo en 2011 avec l'achat du premier boitier canon. Mais le déclencheur qui m'a donné envie d'aller plus loin dans mon travail de la photographie a été en janvier 2016. Je déjeunais avec ma famille à Paris au restaurant « Le Petit Pont » en face de Notre Dame. A travers la vitre mon regard a croisé un homme, un SDF. Il ne me regardait pas particulièrement mais moi je le voyais et j’ai eu une gêne, un sentiment de culpabilité. Nous, à l’intérieur en train de fêter la nouvelle année et lui, tout seul. J’ai décidé de lui faire un sandwich avec ce qu’il y avait sur la table et je suis sorti pour lui apporter. Nous avons discuté un peu et avons eu un très bon feeling. Je lui ai demandé de le prendre en photo. J’adorais son bonnet avec les chiffres 2016 mais avec le zéro qui tombe, il avait un air décalé et surtout une force et une énergie très positive. Et de là sont sortis quelques portraits. Du coup je me suis dis que la photo c’est quelque chose que je voudrais faire quand je trouverai le temps.

De là est partie la série « Broken souls » un an plus tard à Los Angeles. Je suis parti avec mes sandwichs dans le quartier de Downtown pendant deux jours à la rencontre des sans abris. Je voulais vraiment m'immerger. J’ai eu énormément de refus. On peut croire que les SDF attendent de l’aide mais généralement ils n’attendent rien de personne. Il y a une vraie cassure, une marginalité. Et puis la magie est arrivée. J’ai échangé avec certains, la porte s’ouvre sur leur vie mais le temps qu'ils nous donnent est très bref. Finalement ils acceptent la photo. Je me donnais 15 à 20 secondes pour faire mon travail au delà de ça je me sentais trop intrusif. Mon challenge était de capter une émotion durant ce court instant. Je shootais avec une focale de 55 ce qui m’oblige à rester à 1,20m de la personne, c’est peut-être ce qui donne l’effet de plonger dans leurs yeux. Mon objectif artistique était de travailler le regard et les mains.



Je vais démystifier le côté magique d’une seule image pour avoir une belle image. Il faut faire beaucoup d’images pour en avoir une belle. Comme disait Jacques Brel « le talent c’est le travail ». Quand on voit une image est qu’elle est merveilleuse ce n’est pas juste une image isolée de toute chose. Donc je suis un photographe qui prend beaucoup de photos pour essayer d’en sortir le meilleur. Je travaille mon model en me déplaçant pour capter ses expressions, son visage, ses mouvements, la lumière sur son visage. Je travaille la lumière d’abord, la composition et ensuite l’émotion. J’ai travaillé la série «Broken souls » en shootant en 20 secondes maximum chaque portrait. Après l’exposition de cette série de portraits, je n’ai pas osé leur montrer. Une peur certainement. Car quand je prends une photo de quelqu’un je n’aime pas que la personne ne s’aime pas. J’ai l’impression d’avoir échoué.

















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Remy Tortosa, declaration of his passion for the photo




I started the photo in 2011 with the purchase of the first canon case. But the trigger that made me want to go further in my photography work was in January 2016. I had a lunch with my family in Paris at the restaurant "Le Petit Pont" in front of Notre Dame. Through the glass of this restaurant my eyes crossed a man, a SDF. He did not look at me particularly but I saw him and I had a gene, a feeling of guilt. We, inside, are celebrating the new year and he is alone. I decided to make him a sandwich with what was on the table and I went out to take him. We talked a bit and we had a very good feeling. I asked him to take a picture of it. I loved his hat with the figures 2016 but with the zero that falls, it had a quirky and especially a force and a very positive energy. And from there came out some portraits. So I said to myself that the photo is something that I would like to do when I find the time.

From there the "Broken Souls" series started a year later in Los Angeles. I left with my sandwiches in the Downtown area for two days to meet the homeless. I really wanted to do an immersion. I had a lot of rejection. We can believe that the sdf are waiting for help but usually they expect nothing from anyone. There is a real break, marginality. And then the magic has arrived. I have traded with some, the door opens on their life but the time that gives us is very brief. Finally they accept the photo. I gave myself 15 to 20 seconds to do my work beyond that I felt too intrusive. My challenge was to capture an emotion during this short moment. I shoot with a focal length of 55, which forces me to stay at 1,20m of the person; it is perhaps what gives the effect of diving into their eyes. My artistic goal was to work the gaze and the hands.





















 

© MAISON SENSEY 2017 - 2019

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