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Peter Charles, Maison de maroquinerie de père en fils


Hugo et Peter Charles

Peter Charles est une Maison de maroquinerie parisienne qui s’est construite sur un héritage de savoir faire. Pour Peter, fondateur de la marque, il y a eu un double héritage : le premier de son grand-père artisan dans le cuir, le second de son enfance passée auprès d’un cordonnier qui lui a donné le goût du travail du cuir.

Et il y a Hugo, le fils, qui après un apprentissage dans une école prestigieuse de maroquinerie et un passage dans une grande Maison parisienne a décidé de suivre son père et de poursuivre ainsi l’histoire familiale.

Peter, passionné de cigares, a développé une collection prestigieuse destinée aux grandes civettes parisiennes, faites de cuirs exotiques aux couleurs chatoyantes et raffinées. Mais également une collection élégante de petite maroquinerie.

Hugo a choisi d’étendre ce savoir faire au sac en créant « Studio Charles ». Cette collection qui verra le jour très prochainement, sera empreinte de créativité, de modernité en se frottant à la mode dans son intemporalité tout en gardant l’esprit de la Maison.

Ça a débuté comment ?

Peter: Cela a commencé simplement. Pendant mon enfance ma mère me faisait garder par un cordonnier qui était en bas de la maison. Plutôt que de jouer avec des soldats de bois, je jouais avec des morceaux de cuirs. Je passais mes journées à assembler les cuirs, à jouer avec, à les découper. J’ai toujours été attiré par ça, mais aussi par les métiers du bois, par les odeurs, j’ai toujours eu une attraction pour ça.

Après, ma vie n’a pas eu un déroulement facile. J’ai dû commencer à travailler à l’âge de quinze ans et demi car je n’étais pas un bon élève. J’étais mauvais dans beaucoup de matières sauf dans deux ; le travail manuel et la géographie. Les professeurs ne voulaient pas de moi dans un circuit classique, il a fallu que je me trouve un métier.


Je n’ai pas eu de suite ce déclic de me dire que je voulais travailler dans le cuir. J’ai fait un apprentissage dans la restauration. Cela m’a appris à travailler très dur. A dix huit ans j’ai eu un accident très grave et j’ai dû arrêter la cuisine. J’avais pourtant un avenir bien tracé dans ce domaine.


Après cela, je me suis réorienté. A cette époque j’avais beaucoup d’amis commerciaux qui gagnaient très bien leur vie et qui en profitaient bien aussi, alors que moi je travaillais non stop dix huit heures par jour. Je me suis donc orienté vers le métier de commercial. J’ai eu un premier déclic à ce moment là, j’ai repensé au cuir et je me suis dis que j’allais faire commercial dans le cuir. Je l’ai fait pendant une dizaine d’années. Je prospectais les maroquiniers parisiens et par la suite j’ai évolué dans la structure, je suis devenu chef de produit, cela me plaisait beaucoup d’être en atelier et au contact des clients.


Et il y a eu un deuxième déclic, le vrai déclic il a été là ! Un jour je suis passé rue des Rois de Sicile à Paris et je suis tombé devant une vitrine de boutique qui m’a fasciné ! Il y avait des produits en peaux exotiques, de très belle pièces, j’ai eu le flash intégral, je me suis dit c’est ça qu’il faut que je fasse. Et c’est là qu’a commencé mon envie de fabriquer.

J’avais passé dix années à vendre des produits mais pas les concevoir. Donc il était temps de passer derrière la table et travailler le cuir.

Donc entre ce déclic à aujourd’hui cela fait vingt ans que ça a commencé !

Je suis parti de zéro, étant donné que je n’avais aucune formation de maroquinerie, j’ai du apprendre par moi-même, cela a été très compliqué.

Je suis allé voir deux artisans qui étaient des "pointures" à l’époque mais ils ne m’ont pas du tout aidé, ils ne m’ont pas conseillé. Ils me suivaient car j’allais les voir quand je faisais un produit. Au bout de sept mois j’ai sorti un travail. Je travaillais tous les jours ! J’ai voulu faire des étuis à cigares car je suis un passionné de cigares, j’ai commencé avec le galuchat, la plus difficile des matières. J’ai mis presque un an pour obtenir un produit correct. Une fois que j’ai eu ce produit correct, je suis allé voir les deux artisans qui m’orientaient et ils m’ont dit que c’était plus la peine de venir car j’étais enfin arrivé à faire un produit au point. Cela a été une grande victoire pour moi.

A partir de ce moment, j’ai commencé à prospecter. J’ai démarché les grandes civettes parisiennes. Il y a en un qui m’a fait confiance, il a commencé à me faire travailler sur les étuis à cigares en croco et en galuchat. Et au fil du temps, j’ai développé mon activité avec d’autres boutiques et aujourd’hui je travaille avec les plus grandes civettes parisiennes. Il y a également la petite maroquinerie, aujourd’hui on fait beaucoup de choses.

Je suis parti de rien. Sans avoir fait comme mon fils Hugo, des études de maroquinerie dans une grande école parisienne suivi d’un apprentissage dans une grande Maison française. Hugo est venu me rejoindre et il apporte ses qualités intellectuelles, sa théorie et sa technique. Car quand on est autodidacte on apprend essentiellement par l’intuition.

Il représente la troisième génération, il apporte les idées nouvelles. C’est une histoire humaine en fait !

Hugo: ça a commencé pour moi par une période de ma vie où je me cherchais, je ne savais pas trop quoi faire. Je me suis rendu compte que pendant toute mon enfance j’ai accompagné mon père dans les ateliers, chez les fournisseurs de cuirs et donc c’était un domaine qui m’était familier. J’ai voulu commencer dans ce milieu là. Mon père m’a permis de faire quelques pièces, de toucher des matières très nobles et je me suis rendu compte que c’était une passion pour moi. C’est la relation avec la matière qui est intéressante. Je suis un passionné de construction, j’adore voir naître des projets. La plus belle partie de mon travail c’est qu’on part d’un dessin et on arrive à une pièce finale qu’on peut toucher, utiliser et qui accompagne la personne. De cette passion naissante, je suis rentré dans une grande école. Je n’étais pas très scolaire et j’avais eu un parcours compliqué, ils hésitaient à me prendre. En revanche ils ont senti ma passion c’est ce qui a fait la différence et ils m’ont donné une chance. Aujourd’hui, c’est grâce à eux si j’en suis là. J’ai fait mon apprentissage dans une grande Maison, que j’ai quitté par l’envie de rejoindre mon père et de continuer l’entreprise familiale. Même si ce n’est pas le chemin le plus facile, je suis très fier de ce que je suis entrain d’accomplir. Cette volonté d’évoluer qui me permet de rejoindre deux passions qui sont la mode et la maroquinerie. Cela me permet de rencontrer des créateurs, des stylistes, des artistes, et la façon d’exprimer mon art c’est de réaliser des pièces uniques.


Qu’est ce qui vous fascine dans la mode et la maroquinerie ?

Hugo: Aujourd’hui la maroquinerie dans la tête des gens, c’est du cuir et des pièces classiques. La mode se modernise beaucoup, je pense qu’on peut allier ce travail du cuir dans des pièces très modernes.

Il est évident que la maroquinerie a une place très forte dans la mode. On peut avoir une tenue très simple et l’accessoiriser avec des pièces emblématiques qui font une allure. La mode est un eternel recommencement, on ne fait que reprendre, détourner, transformer pour les mettre au goût du jour. Et c’est ce que j’aime faire, de prendre des pièces emblématiques et les détourner à ma façon. Par exemple mettre un fermoir plus moderne sur une pièce classique, le mélange de l’ancien et du nouveau, apporter la technique dans le moderne. C’est ça qui est intéressant !


On peut nous copier mais on ne peut pas copier notre créativité. Quand on est un vrai créatif on n’a pas de problème à inventer et c’est cela qu’il faut regarder. Notre différence c’est l’amour que nous mettons dans nos produits. Il y aura toujours une ligne conductrice qui dominera, et cette ligne sera toujours sur la créativité que l’on peut avoir.

Qui est le client Peter Charles?

Peter: Aujourd’hui on distribue nos produits mais on a toujours quelques clients particuliers qui viennent nous voir. C’est essentiellement par le bouche à oreille qu’on nous trouve. Les gens qui viennent c’est par relation. S’ils ne sont pas introduits, ils ne peuvent pas travailler avec nous ou alors ils ont déjà vu des pièces que l’on fait et ils veulent absolument que cela soit fait par nous. Ils viennent chercher l’originalité, les peaux, les couleurs de peaux, les mélanges que l’on fait, les produits originaux, du sur-mesure

Hugo: On a différents clients. Il y a ceux qui s’intéressent à la façon du produit, aux couleurs et ils y a ceux qui sont vraiment intéressés par notre savoir faire, qui ont envie d’apprendre


Peter: Effectivement c’est l’amour de la peausserie. Il y a des gens qui ont envie de découvrir, de toucher, de se confronter à la matière. Ils sont fascinés, c’est extraordinaire ! Ils ont les yeux qui brillent !


Hugo: Mais ils viennent aussi chercher du conseil sur des accords de couleurs, les méthodes de réalisation.


Peter: ce qui est intéressant c’est aussi la relation humaine. J’ai un client qui m’a cherché pendant un an et demi, cela fait cinq ans que je le connais et il me commande toujours des pièces et ce qui est fou c’est que c’est toujours les mêmes pièces dans des cuirs et des couleurs différents.

Hugo: En fait, on devient leur maroquinier. Quand ils ont une pièce en cuir à faire ils vont venir nous voir. On crée une histoire avec eux. Et les pièces que l’on fabrique pour eux les accompagnent dans leur vie. Il y a une part de nous qui partage leur vie.


Peter: on aime notre métier, on aime les gens. On aime faire plaisir. Mon plus grand plaisir c’est quand le client vient récupérer une pièce, c’est tellement un bonheur pour eux, c’est touchant !

Notre métier c’est une grande passion mais c’est beaucoup de souffrance. On travaille de nos mains, c’est des heures à travailler sur un produit. Quand on travaille sur un produit on a la tête dedans, l’esprit est capté par l’objet, c’est extrêmement fort. Et pour ressortir d’un produit c’est très difficile. C’est extrêmement complexe car on n’est jamais satisfait du produit, c’est incroyable ! On voit les imperfections, on n’est jamais satisfait du produit final qui a été fait, et ça prend beaucoup d’énergie. La relation que nous avons avec nos produits est extrêmement forte. Mais c’est une vraie histoire.

Ce que les gens aiment dans nos produits c’est aussi ces petites imperfections. C’est tout cela les produits Peter Charles et bientôt les produits Studio Charles.

La collection Studio Charles va voir le jour à quel moment ?

Hugo: Il y a des produits déjà réalisés. Je souhaite finir l’ensemble de la collection pour la présenter officiellement. C’est une collection homme et femme et quelques pièces unisexes. Il y a aura des pièces destinées à l’homme qu’on pourra adapter à la femme, car on pourra jouer avec les couleurs. Comme notre histoire est faite avec les cuirs exotiques, cela sera exclusivement avec des cuirs exotiques. C’est une collection qui me tient à cœur car c’est la première, il y aura 14 pièces de sacs et également de la petite maroquinerie : des pièces emblématiques, il y aura des grands classiques au niveau des lignes mais que nous avons conceptualisé avec de la modernité et des pièces qui sont très actuelles. Nous jouons aussi avec beaucoup de détails. Mais vous en saurez plus un peu plus tard…


Comment imaginez-vous la femme qui va porter vos sacs ?

Hugo: Je l’imagine moderne, très élégante avec un petit grain de folie. C’est offrir le détail qui apportera une allure à la silhouette.


La transmission de ce savoir faire est visiblement compliquée, comment voyez-vous l’évolution de ce métier?


Peter: Je pense que pour les jeunes qui veulent se lancer dans ce métier, cela va être très compliqué. Il y a des écoles qui sont très bien, mais c’est ce qui va se passer après. Il y a des gens qui veulent apprendre, il y a des reconversions, ceux qui veulent se tourner vers les métiers de la main. Mais c’est le après.

Il y a ceux qui rentrent dans des Maisons où ils vont faire la même chose de façon industrielle et de façon exclusive travailler des pièces pour une certaine élite.

On voit aussi des jeunes qui sortent des écoles, ils veulent tous être créateur d’entreprise et c’est autre chose ! Et il y tout ce qu’il y a autour. Je trouve qu’en France malheureusement pour les chefs d’entreprises c’est extrêmement compliqué. On n’a aucune aide financière, les banques ne nous aident pas. Je suis parti de zéro et tout ce que j’ai gagné je l’ai réinvesti dans la société. Il y trop de charges qui handicapent des structures pour avancer et envisager un avenir plus serein. Il y a ceux qui vont proposer leur savoir faire à l’étranger car ils sont essoufflés de ce système. On doit savoir conjuguer le savoir traditionnel et les nouvelles technologies. Nous sommes encore artisans mais on est entrain de passer un cap, on va devenir semi-industriel. Et si on évolue pas comme ça on avance pas. Nous avons l’ambition de grandir et nous avons commencé à construire les équipes pour nous entourer car aujourd’hui on ne peut plus évoluer en travaillant tout seul, c’est impossible. On pense déjà à acheter de nouvelles machines qui vont nous faire évoluer dans la production.

Hugo: ce qu’il faut aussi savoir c’est que le milieu de la maroquinerie va bien. Il est vrai que c’est très compliqué d’obtenir les financements mais c’est les projets sur lesquels ils faut ce focaliser car il y a un marché incontestable. Si j’ai un conseil à donner à un jeune qui se lance c’est d’apprendre un savoir faire, de continuer dans une entreprise qui peut le faire évoluer et le faire se perfectionner dans son métier avant de se lancer dans le projet de création d’entreprise.

Pour ma part, je souhaite être reconnu comme étant un jeune créateur avec du talent et de l’ambition. C’est important pour moi d’être reconnu un jour par le milieu de la mode et de la maroquinerie. Cela serait une fierté pour moi. Car j’arrive en étant le fils de quelqu’un qui est déjà dans ce milieu là. Mon père a créée son nom, et je veux aussi créée mon identité. C’est pour cela que c’est important pour moi d’être reconnu par les gens du métier. J’ai envie qu’on soit une Maison de Mode.

Peter: Voyez la grande complexité dans notre histoire c’est qu’on va perdre en identité artisanale. Car quand on commence à vendre en grands magasins il faut beaucoup de fabrication et il y a automatiquement une perdition d’une partie de notre âme. Quand on devient trop industriel on est galvaudé, on perd cette rareté. Cela est évidemment un problème mais on n’a pas le choix.


Comment souhaitez-vous conclure notre conversation ?


Hugo: C’est une grande force pour nous de pouvoir vivre de notre passion. Je suis heureux d’aller travailler tous les matins, de faire ce qui me plait et de me lancer dans la création d’entreprise. Car je pense que je ne peux qu’évoluer. Et cette aventure me tient vraiment à cœur.

Peter: J’aime ce que je fais, je ne travaille pas ! Je trouve cela extraordinaire. C’est un grand bonheur. Il faut avoir la foi, c’est un peu comme une religion.

Nous avons également une grande phrase chez nous "on ne lâche rien".

Découvrez la collection Peter Charles à l'Espace 109

Peter Charles, leather craftsmen from father to son

Peter Charles is handcrafted Parisian leather goods house built on a heritage of know-how. For Peter, founder of the brand, there was a double heritage: the first of his grandfather craftsman in leather, the second of his childhood spent with a cobbler who gave him the taste of leatherwork.

And there is Hugo, the son, who after an apprenticeship in a prestigious school of leather goods and a passage in a large Parisian house decided to follow his father and thus continue the family history.

Peter, passionate about cigars, has developed a prestigious collection destined for big Parisian civets, made of exotic leathers with shimmering and refined colors. But also an elegant collection of small leather goods.

Hugo chose to extend this knowledge to the bag by creating "Studio Charles". This collection will be released very soon; will be imprinted with creativity, modernity rubbing fashion in its timelessness while keeping the spirit of the House.

How did it begin?

Peter: It started simply. During my childhood my mother had me guarded by a shoemaker who was at the bottom of the house. Rather than playing with wooden soldiers, I played with pieces of leather. I spent my days assembling leathers, playing with them, cutting them. This has always attracted me, but also by the woodworking trades, by the smells, I always had an attraction for that.

After, my life did not have an easy unfolding. I had to start working at the age of fifteen and a half because I was not a good student. I was bad in many matters except in two; manual work and geography. The teachers did not want me in a classic circuit; I had to find myself a job.


I did not follow this click to tell me that I wanted to work in leather. I did an apprenticeship in restaurants. It taught me to work very hard. At eighteen I had a very serious accident and had to stop cooking. I had a good future in this area.


After that, I reoriented myself. At that time I had a lot of business friends who were making a good living and enjoying it too, while I worked non-stop eighteen hours a day. So I turned to the trade business. I had a first click at that time, I thought back to the leather and I told myself that I would go shopping in leather. I did it for a decade. I prospected Parisian leather goods and later I moved into the structure, I became a product manager, it pleased me a lot to be in the workshop and in contact with customers.

And there was a second click, the real click he was there! One day I passed rue des Rois de Sicile in Paris and I fell in front of a shop window, which fascinated me! There were products in exotic leather, beautiful pieces, I had the full flash, I told myself that's what I have to do. And that's where my desire to manufacture began.

I had spent ten years selling products but not designing them. So it was time to go behind the table and work the leather.

So between this click to today it's been twenty years since it started!

I started from scratch, since I had no leather training; I had to learn for myself, it was very complicated.

I went to see two craftsmen who were prestigious at the time but they did not help me at all, they did not advise me. They followed me because I was going to see them when I made a product. After seven months I took out a job. I worked every day! I wanted to make cigar cases because I am passionate about cigars; I started with sharkskin, the most difficult of materials. I took almost a year to get a correct product. Once I had this product right, I went to see the two artisans who were guiding me and they told me it was no longer worth coming because I was finally able to make a product to the point. It was a great victory for me.


From that moment, I began to prospect. I tried the big Parisian civets. There was one who trusted me; he began to make me work on cigar cases in croco and sharkskin. And over time, I developed my business with other shops and today I work with the biggest Parisian civets. There is an also small leather goods; today we do a lot of things.

I started from nothing. Without having done as my son Hugo, leather goods studies in a major Parisian school followed by an apprenticeship in a large French house. Hugo came to join me and he brings his intellectual qualities, his theory and his technique. Because when you are self-taught you learn mainly through intuition. He represents the third generation, he brings new ideas. It's a human story actually!

Hugo: it started for me in a period of my life where I was looking for myself; I did not know what to do. I realized that throughout my childhood I accompanied my father to the workshops, to the leather suppliers and so it was an area that was familiar to me. I wanted to start in this environment. My father allowed me to do some pieces, to touch very noble subjects and I realized that it was a passion for me. It is the relationship with matter that is interesting. I am a construction enthusiast; I love to see the birth of projects. The best part of my job is that we start from a drawing and we arrive at a final piece that we can touch, use and accompany the person. From this nascent passion, I went to a big school. I was not very schooly and I had a complicated course, they hesitated to take me. On the other hand they felt my passion that's what made the difference and they gave me a chance. Today, it is thanks to them if I am there. I did my apprenticeship in a big house, which I left because I wanted to join my father and continue the family business. Although it's not the easiest way, I'm very proud of what I'm doing. This desire to evolve that allows me to join two passions that are fashion and leather goods. This allows me to meet designers, stylists, artists, and the way to express my art is to make unique pieces.


What fascinates you in fashion and leather goods?

Hugo: Today leather goods in people's heads are leather and classic pieces. Fashion is modernizing a lot; I think we can combine this work of leather in very modern pieces.

It is obvious that leather goods have a very strong place in fashion. You can have a very simple outfit and accessorize it with emblematic pieces that make a look. Fashion is an eternal restart, we only resume, divert, transform to bring them up to date. And that's what I like to do, to take iconic pieces and divert them in my own way. For example putting a more modern clasp on a classic piece, mixing old and new, bring the technique into the modern. That is what is interesting!


We can copy but we can’t copy our creativity. When you are a real creative you have no problem to invent and that's what you have to watch. Our difference is what can’t be copied; it's the love we put in our products. There will always be a conductive line that will dominate, and this line will always be about the creativity that one can have.

What is the customer Peter Charles?

Peter: Today we distribute our products but we always have some special customers who come to see us. It's essentially through word of mouth that we find ourselves. The people who come are by relationship. If they are not introduced, they can’t work with us or they have already seen parts that we make and they absolutely want that to be done by us. They come for the originality, the skins, the colors of skins, the mixtures that we make, the original products, and the tailor-made


Hugo: We have different customers. There are those who are interested in the way of the product, the colors and there are those who are really interested in our know-how, who wants to learn


Peter: Yes, it's the love of leather. There are people who want to discover, to touch, to confront the matter. They are fascinated, it is extraordinary! They have shining eyes!


Hugo: But they also come to seek advice on color agreements, methods of realization.

Peter: what's interesting is also the human relationship. I have a client who has been looking for me for a year and a half, I have known him for five years and he always orders me parts and what is crazy is that it is always the same pieces in leather and different colors.


Hugo: In fact, we become their leather goods. When they have a piece of leather to make they will come to see us. We create a story with them. And the pieces that are made for them accompany them in their life. There is a part of us that shares their lives.


Peter: we love our job, we love people. We like to please. My greatest pleasure is when the customer comes to pick up a piece, it's so much happiness for them, and it’s touching!

Our job is a great passion but it's a lot of suffering. We work with our hands, it's hours working on a product. When you work on a product you have your head in, the object captures the mind, it is extremely strong. And to come out of a product is very difficult. It is extremely complex because you are never satisfied with the product, it's amazing! We see the imperfections, we are never satisfied with the final product that has been made, and it takes a lot of energy. The relationship we have with our products is extremely strong. But it's a real story.

What people like about our products is these small imperfections. ; This is all Peter Charles products and soon the Studio Charles products.


The Studio Charles collection will see the day when?

Hugo: There are products already made. I wish to finish the whole collection to present it officially. It's a men's and women's collection and some unisex pieces. There will be pieces for the man that can be adapted to the woman, because we can play with the colors. As our history is made with exotic leathers, this will be exclusively with exotic leathers. This is a collection that is important to me because it is the first, there will be 14 pieces of bags and also small leather goods: emblematic pieces, there will be great classics at the level of lines but we have conceptualized with modernity and pieces that are very current. We also play with a lot of details. But you'll know more later...


How do you imagine the woman who will carry your bags?

Hugo: I imagine it modern, very elegant with a little grain of craziness. It is offering the detail that will bring a look to the silhouette.


The transmission of this knowledge is obviously complicated, how do you see the evolution of this profession?


Peter: I think for young people who want to get into this business, it's going to be very complicated. There are schools that are very good, but that's what will happen next. There are people who want to learn, there are reconversions, those who want to turn to the crafts of the hand. But it's after.

There are those who go into Houses where they will do the same thing in an industrial way and exclusively work pieces for a certain elite.

We also see young people coming out of schools, they all want to be business creators and that's something else! And there is everything around. I find that in France unfortunately for business leaders it is extremely complicated. We have no financial help; the banks do not help us. I started from scratch and all that I gained I reinvested in society. There are too many burdens that cripple structures to move forward and envision a brighter future. There are those who will offer their expertise abroad because they are out of breath of this system. We must know how to combine traditional knowledge and new technologies. We are still craftsmen but we are passing a course, we will become semi-industrial. And if do not evolve like that we do not advance. We have the ambition to grow and we started to build teams to surround us because today we can’t evolve by working alone, it is impossible. We are already thinking of buying new machines that will make us evolve in production.

Hugo: what is also important to know is that the leather goods industry is doing well. It is true that it is very difficult to obtain the financing but it is the projects on which it is necessary to focus because there is an undeniable market. If I have any advice to give to a young person who starts out, it is to learn a know-how, to continue in a company that can make it evolve and make it perfect in his profession before embarking on the project of business creation.

For my part, I want to be recognized as a young designer with talent and ambition. It is important for me to be recognized one day by the world of fashion and leather goods. That would be a pride for me. Because I come in being the son of someone who is already in this environment. My father created his name, and I also want to create my identity. That's why it's important for me to be recognized by people in the business. I want to be a fashion house.


Peter: See the great complexity in our history is that we will lose in artisanal identity. Because when you start selling in department stores you need a lot of manufacturing and there is automatically a loss of a part of our soul. When we become too industrial we are overused, we lose this rarity. This is obviously a problem but we have no choice.

How would you like to conclude our conversation? What is important to you?

Hugo: It's a great strength for us to be able to live from our passion. I am happy to go to work every morning, do what I like and start a business. Because I think that I can only evolve. And this adventure is really close to my heart.


Peter: I like what I do, I do not work! I find this extraordinary. It is a great happiness. You have to have faith; it's a bit like a religion.

We also have a phrase here "we continue and we go!”

Collection Peter Charles at Espace 109


 

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